Année 1948. Âgée de quelques mois, Muriel sera confiée à ses grands-parents paternels. Aimée tendrement pendant neuf belles années, elle ne retrouvera le foyer parental que pour son malheur. Son grand-père maternel, le Monstre, la violera et la prostituera. Parler lui sera impossible : son Monstre menace de mort ceux qu’elle aime le plus. A onze ans, elle se confiera enfin. Son père l’aidera peu, sa mère la culpabilisera sa vie durant. Elle sombrera dans la dépression, la boulimie, l’anorexie. Adulte, sous l’emprise d’un homme alcoolique et violent, elle sera violée. Enceinte, elle deviendra maman d’un enfant qui deviendra le seul sourire de sa vie. Un psychiatre hors du commun lui permettra de tuer Muriel et de faire naître Kathya….
Mon avis
Je remercie Kathya de Brinon pour m’avoir accordé sa confiance pour découvrir ce premier roman.
Roman vous dites ? Non je ne considère pas celui-ci comme tel, mais plutôt comme un journal intime. Ce n’est pas une banale histoire de pédophilie c’est son histoire. Le vécu de cette enfant qui s’appelait Muriel qui est devenue Kathya...
Je ne vais pas vous parler de l’histoire à proprement parler pour une fois, mais juste de ce que j’ai ressenti en la lisant.
On découvre souvent des faits divers qui parlent en long et en large de la pédophilie. Un thème récurrent pour nos journalistes. Des histoires lourdes que l’on découvre dans le fil de l’actualité, mais bientôt survolées. Mais c’est normal qui aimerait dévoiler son histoire dans les moindres détails. C’est tabou pour notre société. On continue à fermer les yeux ou à détourner le regard. Mais Kathya de Brinon a choisi d’ouvrir son cœur, mais surtout de dévoiler son âme. Il lui a certainement fallu beaucoup de courage pour mettre par écrit tout son vécu, son ressenti depuis son plus jeune âge. Réussir à mettre des mots sur des événements aussi marquants aussi horribles juste pour ouvrir les yeux et surtout pour essayer d’avancer, de se reconstruire.
Ce premier tome est très éprouvant émotionnellement. Il est cru, dur comme la réalité de cette enfant devenue adulte non pas par choix, mais par obligation. Un adulte auquel elle faisait confiance à profiter de sa pureté et de sa naïveté. Les détails m’ont émue, bouleversée, touchée au plus profond de mon être. Rien qu’écrivant cet avis, j’ai les larmes aux yeux et le cœur gonflé de colère contre ses montres et d’amour et de tendresse envers cette gamine qui ne comprenait pas et dont on a abusé.
Mais le pire dans l’histoire c’est la réaction de la personne en qui l’enfant a toute confiance : la mère. C’est épouvantable. Je n’imagine pas ce que Muriel a ressenti. Personne à qui parler, car c’est tabou, on n’en parle surtout pas, on cache. Mais tout ça a des conséquences dramatiques sur la construction de l’enfant, sur son épanouissement, son développement. Elle a une vision tronquée de la vie sexuelle et de l’amour.
Mais toute cette horreur, elle a pu compter sur sa grand-mère et son grand-père paternel. Mais quand on aime, on n’ose pas parler de peur de les blesser. Un père présent et souvent défaillant, une mère nombriliste et des rencontres qui ont mal tourné.
Kathya n’a vraiment pas eu une belle vie. Elle ne plaint pas dans son livre, elle raconte juste son calvaire, mais aussi ses petits bonheurs. On découvre une jeune femme qui n’a pas une bonne vision d’elle-même tellement elle a souffert au cours de sa vie. Des monstres, elle en a connu beaucoup. Mais elle a eu la chance malgré toute cette noirceur de rencontrer des gens qui l’ont aimée, aidées, soutenue dans les pires moments sans la juger. Très peu de gens en sont capables. Mais ce qui est rare c’est de pouvoir écouter sans arrière-pensées.
Une livre qui décrit une vie semée d’embûches, la vie d’une enfant grandissant qui a vécu l’horreur, mais qui a continué à se battre. Et vivre avec cette vision tronquée qu’elle avait d’elle-même, n’est pas chose facile. Il y a des crues, dures qui ne sont pas faciles à lire, mais encore plus difficiles à écrire. Il est certain que ce livre n’est pas fait pour tout le monde. Parfois il faut surmonter cette peur de lire la douleur pour comprendre et apprendre. Aimer près tout ça n’est pas évident, car la vision de l’amour est complètement faussée. Mais je constate que même si nos parents font des erreurs et connaissent les horreurs vécues par leurs enfants, ceux-ci recherchent toujours leur amour....
L’amour, l’inceste, le viol, les conséquences psychologiques, mais aussi la défaillance de l’entourage sont les principaux thèmes de ce journal intime. L’auteur a mis son cœur à nu pour essayer d’ouvrir les yeux des lecteurs sur le massacre mental que la pédophilie entraîne. Le sentiment dominant est la culpabilité de la victime tout au long de sa vie.
Petit cœur s’abstenir, mais si vous avez envie de découvrir une histoire vraie alors n’hésitez pas à lire l’histoire de Kathya de Brinon.
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