Interview : L'Illusgraphie

Noir comme la neige

Martin Demoulin

IS Éditions 

Résumé 

Je suis sans nouvelles de Blanche depuis sept jours.

À Saint-Barnabé, c'est comme ça, tout le monde compte les jours. Chacun d'entre nous tient son propre carnet de bord. Les anciens l'exhibent fièrement tandis que les nouveaux tout juste débarqués peinent à aligner deux mots sans trembler. Certains à cause de leur consommation excessive de la veille. C'est un rituel auquel peu d'éclopés échappent. D'autres à cause du manque. Ceux-là sont plus rares. D'après les statistiques, la plupart débarquent charger comme des mules.

Et d'après ce que je peux observer, les chiffres ne mentent pas. Devant mes yeux défile une triste réalité.

Mon avis

Merci à IS Éditions pour m'avoir fait confiance pour découvrir ce roman.

Petite précision : ce que vous allez ci-dessous n'est qu'un avis personnel concernant ce roman, mais je vous encourage à le lire afin de vous en faire votre propre opinion.

Lorsque j'ai lu le résumé et vu la couverture, j'ai été conquise, car pour changer j'allais lire une histoire vraie. C'est comme le journal intime de Martin que je lisais, son histoire, sa douleur, son mal être. En résumé, un livre thérapie où l'auteur partage avec le lecteur ce qu'il a vécu et mettre des mots sur tout afin d'essayer d'avancer.

Martin a 4 ans et sa soeur Chloé a 18 mois lorsqu'ils ont un accident de voiture avec leur mère et que malheureusement Chloé décède. Comment un petit bonhomme du haut de ses 4 ans va vivre cette épreuve? Les grandes lignes de l'histoire sont tracées, voici ce que j'en ai pensé.

Un livre thérapie où un auteur veut partager son histoire, sa douleur et son mal de vivre avec ses lecteurs pour essayer d'avancer. On comprend d'emblée que cette absence lui à causer énormément de tords, de douleurs et un mal être sans pareil. On découvre comment un enfant ayant vu sa soeur mourir suite à un accident a dû essayer de grandir. Ce manque s'est ressenti tout au long de sa vie. Une enfance difficile et une adolescence plus que cauchemardesque et une entrée dans la vie d'adulte avec un handicap certain. Faire le deuil d'une personne que l'on a aimé est déjà compliqué, mais quand ça touche un enfant c'est encore plus difficile. C'est lourd. Tout cela est bien présent et est le fil rouge de ce roman. On y ressent toute la colère de l'auteur et son mal de vivre. La hargne et la haine parfois sont omniprésentes et nous montre que même lorsqu'on est aimé il n'est pas évident voir impossible de sortir de cette cage. Vouloir s'en sortir n'est pas toujours suffisant. 

L'auteur a dû grandir avec cette image de petite soeur morte dans les bras de sa mère et lui un peu plus loin qui ne comprenait pas ce qu'il se passait. 

Il n'a certainement pas été facile d'écrire son histoire et surtout de pouvoir trouver les mots pour retranscrire son vécu, son histoire et la non-histoire de sa soeur Chloé et malheureusement ça m'a gêné dans la lecture du roman. Autant son histoire est touchante que j'ai trouvé dommage la structure de l'histoire. Je me suis un peu perdue en cours de route. Les allers-retours entre le passé et son présent sont trop fréquents. Le personnage de Blanche me paraissait parfois comme "surréaliste" et je me demandais si elle a vraiment existé. Certains chapitres sont ultra-courts et parfois répétitifs même si je comprends que c'est ce qu'il a ressenti à ce moment de l'histoire. C'est le dernier chapitre qui m'a donné les clés pour comprendre toute l'histoire et j'ai trouvé ça dommage. Je ne suis pas auteure, loin de là, mais je trouve que la structure de l'histoire lui porte préjudice. 

Il est certain que ce roman a du potentiel, mais malheureusement il m'a déçu, mais cet avis n'engage que moi et je vous invite à le lire pour vous faire votre idée.

Je souhaite malgré tout bon vent à ce roman et espère qu'il trouvera son public.